Les auteurs cisterciens

Repères biographiques

Outre Bernard, trois auteurs, contemporains de Bernard, se signalent par la qualité de leurs écrits.
Dom Anselme Le Bail a parlé des "quatre évangélistes de Cîteaux".
Ce sont, avec BernardÆlred de Rievaulx, Guillaume de Saint-Thierry admirateur et ami de Bernard, et Guerric d'Igny.

Quand naît le plus jeune, Aelred, Bernard, âgé de 19 ans est encore au château de Fontaine ; il entrera à Cîteaux dans trois ans. Guillaume est adolescent et se fera moine à l'abbaye bénédictine de Saint-Nicaise dans six ans. Guerric est adulte et dans seize ans, il entrera à Clairvaux, déjà assez âgé.

Ces quatre grands ne sont pas les seuls à former ce qu'on peut appeler "l'École cistercienne".
On peut citer entre autres, par ordre chronologique de leur décès : Amédée de Lausanne (1109-1158), Isaac de l'Etoile (1110-1168), Gilbert de Hoyland (vers 1110-1172), Geoffroy d'Auxerre (vers 1120-1188), Baudoin de Ford (vers 1125-1190), Ogier de Locédio (1140-1214), Jean de Ford (1145-1214), Adam de Perseigne (1145-1221), Hélinand de Froidmont (vers 1145-1230).

On peut leur associer 2 moniales : 
Béatrice de Nazareth (vers 1200-1268) et Gertrude d'Helfta (vers 1256-1302) qui apportèrent leur note propre à l'expérience de leurs frères aînés. Tous furent des chercheurs de Dieu, comme leurs écrits le montrent.

Sélection de textes des 4 “évangélistes”

> Le site d’ARCCIS propose une anthologie de textes cisterciens pour Bernard de Clairvaux et Ælred de Rievaulx.

Sélection de textes de l'école cistercienne

Bernard, il faisait vibrer les foules

En 1090, Dame Aleth (devenue la Bienheureuse Aleth), épouse du seigneur de Fontaine, à côté de Dijon, donne naissance à son troisième enfant, Bernard. Un événement marque profondément son enfance et éclaire la suite de sa vie : une nuit de Noël, il a une vision de la naissance de l’enfant Jésus et de son allaitement. Il en garde un profond attachement à l’humanité de Jésus, et une grande dévotion à la Vierge Marie.

gravure2 bernardAprès des études à Chatillon, il ressent un appel à tout quitter. D’un tempérament très liant, il s’attache de nombreux compagnons, membres de sa famille ou jeunes chevaliers et mènent ensemble un premier essai de vie religieuse. Quelques mois plus tard, Bernard se place avec ses compagnons sous la direction d’Etienne Harding, alors abbé du Nouveau Monastère de Cîteaux en 1113. Avec lui, ils sont une trentaine au noviciat.

Face à cet afflux, l’abbaye de Cîteaux fonde la Ferté, Morimond, puis Bernard est envoyé à la tête d’un essaim de moines à Clairvaux. Il en est l’abbé jusqu’à sa mort en 1153.
Homme au tempérament entier, Bernard se livre à l’ascèse avec excès, et il en tombe malade. Il en reçoit une leçon de mesure. Assez vite, il est reconnu comme un écrivain hors pair et sa capacité à nouer des amitiés fait de lui l’homme incontournable du XIIe siècle. Consulté par les ecclésiastiques et les seigneurs, on le réclame dans de nombreux litiges, notamment pour arbitrer une élection papale contestée entre Innocent II et Anaclet. Il est donc amené à sortir souvent de son monastère, ce qui fait de lui la “chimère du siècle”.
Le rayonnement de Bernard profite à l’ordre tout entier : fondations et incorporations se multiplient. Mais ce succès ne va pas non plus sans faux pas : il doit intervenir dans tous les conflits, et prend parfois position sans discernement. Il est toutefois capable de reconnaître son emportement et ses limites, comme il le raconte dans une lettre célèbre :

Je vais te raconter à titre d’exemple quelque chose qui m’arriva jadis

C’était au temps où mon frère Barthélemy vivait encore : un jour il me mécontenta. Tremblant de colère, d’un air et d’un ton menaçants, je lui ordonnai de quitter le monastère. Il sortit aussitôt, se rendit dans une de nos granges, y demeura. Quand je l’appris, je voulus le rappeler, mais il posa ses conditions : il ne reviendrait que si on le recevait à son rang ; non pas au dernier rang et comme fugitif mais comme ayant été renvoyé à la légère et sans jugement. Il affirmait qu’il ne devait pas subir la procédure de la Règle pour son retour, puisqu’on ne l’avait pas observée pour le chasser. Me défiant de mon propre jugement sur cette réponse et sur mes actes, à cause des liens du sang entre lui et moi, je remis entre les mains de tous les frères la décision de cette affaire. Ils jugèrent donc, en mon absence, que son retour ne devait pas être soumis à la lettre de la Règle, puisqu’il était certain que son renvoi n’avait pas été fait régulièrement.

(lettre 70, traduction E. de Solms)

Voilà donc le grand Bernard, qui fait trembler les puissants, vibrer les foules et choisit les papes, qui se soumet au jugement de ses frères dans les affaires de la vie quotidienne.
Bernard est à la croisée de deux mondes : dernier des pères de l’Église, il rassemble leur enseignement et leur mode d’expression dans un corpus admirable de poésie et de sensibilité. Confronté à la naissance d’une théologie intellectuelle, il prend position parfois vigoureusement contre les nouveautés, s’opposant ainsi à Abélard ou Gilbert de la Porée.
Les écrits que nous gardons de lui sont nombreux, des lettres où s’expriment son talent littéraire, des traités où il se révèle fin philosophe (de l’amour de Dieu, de la dispense, de la grâce et du libre arbitre), des sermons et surtout son Commentaire du Cantique des cantiques où il exprime et transmet son expérience spirituelle.

Aelred de Rievaulx

Aelred naît en 1109 au nord de l'Angleterre, aux confins de l'Ecosse, dans la ville d'Hexam. Le garçon reçoit une excellente instruction à l'école de son bourg natal, et y apprend le beau latin qu'il ne devait jamais oublier. Adolescent, il est admis à la cour du roi d'Ecosse, David Ier où se fait jour une de ses caractéristiques : son aptitude à se faire des amis. Il devient bientôt sénéchal (ou économe) de la cour. En cette qualité, il est envoyé en mission auprès de l'archevêque d'York. Là, il entend parler de l'abbaye de Riévaulx, et il y entre à 24 ans, en 1133. Riévaulx, sur les bords de la Rii, d'où son nom, était alors sous la conduite du secrétaire même de saint Bernard : Guillaume. Aelred eût aussi pour père-maître un autre claravallien : Simon de Clairvaux. Il nous dit que ses lectures au noviciat étaient de préférence les "Confessions" de saint Augustin et l'évangile selon saint Jean; on lisait aussi le Traité "Les degrés de l'humilité" de Bernard, et bien sûr, la Règle de saint Benoît. On voit là les principales sources de sa future doctrine : Augustin et Bernard. S'étant rendu à Rome, il a eu l'occasion de rencontrer Bernard à Clairvaux. À son retour, il devient maître des novices à Riévaulx. Puis il est choisi comme premier abbé de Reversby, fondation de Riévaulx. Il y demeure cinq ans, après lesquels il est élu, en 1147, abbé de Riévaulx, monastère qu'il dirige durant vingt ans, jusqu'à sa mort, en 1167.

La tradition cistercienne a porté ce jugement sur Aelred : "Notre Aelred est presque l'égal de Bernard". Il est en effet, de tous nos Pères, le plus proche de Bernard, par sa doctrine, par son action, par son influence, si bien qu'on a pu l'appeler le "Bernard anglais". Comme il en fut pour l'abbé de Clairvaux, son influence fut très grande dans son pays, l'Angleterre. Ses contemporains en ont parlé comme d'un homme d'une sérénité inaltérable, d'une bonté humaine. Il sait se faire des amis, parce qu'il aime et sait traduire son affection. Or Aelred a des amis partout : il en a dans son abbaye, comme le témoigne son "Traité de l'amitié" qu'il écrivit à la manière de Cicéron.

Ancien maître des novices, il connaît l'âme humaine. Il aime aussi sa vie monastique et sait en justifier l'austérité; il sait aussi la faire aimer avec un sourire, un charme qui lui sont particuliers. De ce fait, son enseignement pénètre de plein droit dans les cinq abbayes filles de Riévaulx et même parmi leur descendance. Sur son tombeau on lisait : "A peine l'a-t-on lu, qu'on a envie de le relire". Par ailleurs, son bref traité : "Quand Jésus avait douze ans", est un modèle de cet attachement à l'humanité du Christ, si chère aux cisterciens.

Actuellement encore, Aelred reste à la suite de Bernard, un maître de vie spirituelle.

• Autres écrits importants : "L'amitié spirituelle" et surtout "Le Miroir de la Charité".

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Citations issues du Miroir de la charité (Speculum caritatis) :

« En créant l'univers, Dieu n'a pas seulement donné à l'homme d'être, d'être bon, d'être beau, d'être bien à sa place - comme il l'a donné aux autres créatures - mais, en plus, il lui a donné d'être heureux. D'une telle béatitude, seule la créature raisonnable est capable. »
« La mémoire a capacité pour l'éternité, la faculté de connaissance pour la sagesse, la faculté d'amour pour la douceur. En ces trois facultés, l'homme a été créé à l'image de la Trinité : par sa mémoire, il retenait à Dieu sans oubli; par sa faculté de connaissance, il le reconnaissait sans erreur; par sa faculté d'amour, il l'étreignait sans convoiter autre chose. Il était heureux. »

Guillaume de Saint Thierry

Né à Liège vers 1085, Guillaume quitte son pays pour faire ses études, sans doute à Laon. Puis il prend l'habit monastique dans l'abbaye bénédictine de Saint Nicaise de Reims, alors en pleine ferveur. Il devient ensuite abbé du monastère bénédictin de Saint-Thierry, près de Reims, vers 1121. Il avait fait la connaissance de Bernard quelques années auparavant ; celui-ci l'avait conquis, et Guillaume désirait devenir cistercien. Bernard qui trouve ce projet trop peu mûri, s'oppose à ce que son ami entre à Clairvaux. Plusieurs années après, en 1135 passant outre aux conseils de Bernard, Guillaume rejoint la jeune fondation cistercienne de Signy, le monastère de saint Bernard le plus proche de Reims, où il demeurera jusqu'à sa mort en 1148.

Ce séjour à Signy est fécond : Guillaume écrit beaucoup : "Commentaire du Cantique" dont il avait dû parler avec Bernard quand ils étaient tous deux malades à Clairvaux, "Enigme de la foi", et surtout la "Lettre d'Or", dédiée aux frères chartreux du Mont-Dieu, qui est un condensé de sa doctrine.

Excellent théologien et philosophe, Guillaume est aussi un grand mystique. Pour lui, le dogme est matière à contemplation, non à spéculation. Il est nourri des écrits des Pères de l'Eglise, et très sensibles à ce qu'ils ont de concordant. C'est un des auteurs occidental qui a le mieux perçu en profondeur la pensée d'Origène.

Moine avant tout, il contribue plus qu'un autre à la théologie de l'expérience de Dieu, fondée sur la foi, dont l'objet ne peut être atteint que par l'amour. C'est l'Esprit-Saint, union du Père et du Fils, qui communique à l'âme cet amour réciproque du Père et du Fils, et ainsi qui la divinise, la rendant semblable aux Personnes divines. Cette mystique trinitaire est l'apport le plus original et le plus riche de la pensée de Guillaume.

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Guerric d'Igny

La naissance de Guerric se situe entre 1070 et 1080 à Tournai, donc 10 à 20 ans avant celle de Bernard. Il reçoit son éducation à l'école cathédrale de Tournai : humanité, dialectique et théologie, ce qui lui vaudra un talent d'écrivain bien formé et développé. Sans doute bénéficiera-t-il de l'enseignement d'un maître fameux, Odon de Cambrai. Sans doute aussi sera-t-il chanoine de la cathédrale et chargé de l'école cathédrale.Mais, en 1116, il décide de mener la vie érémitique et se retire dans une petite maison, à proximité de l'égliseIl entend parler de saint Bernard par deux de ses amis et visite Clairvaux en 1120, sans avoir l'intention d'y rester. Mais Bernard qui reconnaît en lui l'étoffe d'un bon moine, le presse d'entrer. Le voici novice à Clairvaux, un novice plus âgé que son abbé, et sur le plan humain, doté de plus d'expérience et de maturité. Guerric reste 13 ans à Clairvaux, période qui coïncide avec le plein épanouissement des dons de Bernard et sa meilleure production littéraire.Puis vers 1138, il est envoyé à Igny, en Champagne, qui a été fondée en 1128, et il en devient abbé. Il a environ 60 ans. Sa mauvaise santé le rend incapable de mener la vie commune et de prendre sa part du travail manuel. Il le regrette, car il voit dans cette observance du travail des mains une des voies où l'on rencontre Jésus. Sous l'abbatiat de Guerric, Igny prospère, les vocations arrivent nombreuses. Pourtant c'est uniquement à son oeuvre, à ses sermons que sera due l'influence postérieure de Guerric qui meurt en 1157.Nous n'avons de Guerric que le recueil de ses sermons. Tous, sauf le dernier, ont pour sujet les fêtes de l'année liturgique. Guerric y insiste sur les mystères liturgiques et sur la formation du Christ en l'âme de ceux qui y participent. En maints endroits, il reprend l'idée origénienne de la conception et de la naissance du Christ en l'âme. En recevant les sacrements et en imitant le Seigneur, nous le faisons naître en nous. L'âme devient alors "Mère du Christ", et Celui-ci nous donne la vraie vie en communiquant l'Esprit qui procède du Père et de lui.

Amédée de Lausanne

Fils d'Amédée de Clermont, Seigneur de Haute-Rive, en Dauphiné, il naît en 1109. Quand il n'a pas encore 10 ans, son père se retire avec 16 gentilshommes à l'abbaye de Bonnevaux. Sa formation est alors confiée aux moines de l'abbaye. Mais ceux-ci ne se montrant pas à la hauteur, son père confie le petit Amédée à son parent, Conrad, duc de Franconie, qui donne à son neveu d'excellents maîtres.

À 16 ans, le jeune homme quitte la cour pour entrer au noviciat de Clairvaux. 14 ans plus tard, il est élu abbé de Hautecombe, en Savoie (1139). Mais en 1144, les chanoines de Lausanne le demandent comme évêque. Un ordre du pape l'arrache à son cloître, mais il continuera de vivre en moine. Il meurt en 1158, après 14 ans d'épiscopat.

Il reste peu de chose de l'oeuvre oratoire de l'évêque de Lausanne. Ce sont ses huit homélies en l'honneur de la Vierge qui ont fait sa célébrité.

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Isaac de l'Etoile

De nationalité anglaise, né vers 1110, venu en France tout jeune pour achever ses études, Isaac entre sans doute à l'abbaye de Pontigny. En 1147, il devient abbé du monastère de l'Étoile, de la filiation de Pontigny, non loin de Poitiers. Puis on le trouve dans l'île de Ré, où le monastère de Notre-Dame des Châteliers, qu'il a fondé, vit dans une grande pauvreté. Il y meurt en 1178.Isaac est un homme cultivé, il a reçu une bonne formation littéraire, philosophique, théologique, il a beaucoup d'idées originales qu'il exprime de façon imagée.

Comme tout bon cistercien, Isaac a écrit un traité "De anima", mais son ouvrage le plus important, par lequel il exerça le plus d'influence, est un recueil de 54 sermons disposés selon l'année liturgique, qu'il veut être "une exhortation capable d'édifier les frères". L'abbé parle à ses moines dans le but de leur apporter une nourriture spirituelle, et de les faire progresser. Il y fait preuve d'une profonde unité intérieure. C'est le Christ qui recrée l'unité dans le coeur de l'homme après la rupture du péché. Et c'est le Christ aussi qui refait l'unité du Corps mystique, le Christ total.

Gilbert de Hoyland

De nationalité anglaise, Gilbert fut abbé de Swineshead, abbaye bénédictine qui passa à l'Ordre de Cîteaux en 1147. Sa communauté est nombreuse, et Gilbert s'occupe également des moniales du voisinage. Il meurt en 1172 au monastère de Larivoir. Gilbert nous a laissé quelque traités, lettres et sermons, mais son œuvre principale fut de poursuivre le "Commentaire du Cantique des Cantiques" que Bernard avait laissé inachevé en 1153. Aux 86 sermons de Bernard, il en ajouta 48 autres. Il laisse aussi 7 opuscules sur la prière, un bref sermon et 4 lettres.Disciple fervent de Bernard, Gilbert en est un continuateur habile ; par son insistance sur l'amour, il reste bien dans le sillage de l'abbé de Clairvaux : il s'émerveille devant l'amour de Dieu qui est toujours premier et qui appelle notre réponse. À nous de nous laisser conformer au Christ progressivement. Pour lui, comme pour Bernard, l'expérience de la vie monastique doit conduire à l'expérience de Dieu ; elle est un moyen privilégié de connaissance immédiate de Dieu.

De nationalité anglaise, Gilbert fut abbé de Swineshead, abbaye bénédictine qui passa à l'Ordre de Cîteaux en 1147. Sa communauté est nombreuse, et Gilbert s'occupe également des moniales du voisinage. Il meurt en 1172 au monastère de Larivoir.

Gilbert nous a laissé quelques traités, lettres et sermons, mais son oeuvre principale fut de poursuivre le "Commentaire du Cantique des Cantiques" que Bernard avait laissé inachevé en 1153. Aux 86 sermons de Bernard, il en ajouta 48 autres. Il laisse aussi 7 opuscules sur la prière, un bref sermon et 4 lettres.

Disciple fervent de Bernard, Gilbert en est un continuateur habile ; par son insistance sur l'amour, il reste bien dans le sillage de l'abbé de Clairvaux : il s'émerveille devant l'amour de Dieu qui est toujours premier et qui appelle notre réponse. À nous de nous laisser conformer au Christ progressivement. Pour lui, comme pour Bernard, l'expérience de la vie monastique doit conduire à l'expérience de Dieu ; elle est un moyen privilégié de connaissance immédiate de Dieu.

Geoffroy d'Auxerre

On l'appelle ainsi du lieu de sa naissance : Auxerre vers 1120. Geoffroy devient disciple d'Abélard. Ayant eu l'occasion d'entendre saint Bernard, il le suit à Clairvaux, devient son secrétaire, et l'accompagne dans ses voyages.

Il est élu abbé d'Igny, puis de Clairvaux dont il devient abbé, en 1162. Aussi l'appelle-t-on aussi Geoffroy de Clairvaux. Successivement abbé de Fossanova, puis de d'Hautecombe (1176), il meurt en 1189.

Parmi ses œuvres, il faut signaler les livres 3 à 5 de la "Vita Prima" de Bernard, un "Commentaire sur le Cantique", un "Commentaire sur le début de l'Apocalypse" et des sermons inédits. Sans être très personnels, les écrits de Geoffroy sont précieux pour les renseignements qu'ils nous donnent sur Bernard et la vie des premiers cisterciens.

Baudoin de Ford

De nationalité anglaise, Baudouin entre à l'abbaye de Ford en 1169. Six ans plus tard, il en devient abbé. En 1180, il est évêque de Worcester, puis archevêque de Cantorbery. Il accompagne le roi Richard Cœur de Lion à la Croisade et meurt à Tyr en 1192.Baudouin est un homme de vaste culture, modeste, réservé. Il a laissé plusieurs traités dont : "Le sacrement de l'autel", où il veut créer un courant de piété eucharistique, sujet peu abordé à cette époque. C'est aussi un fervent de la vie commune dont il relève la valeur : elle a sa source dans la vie des trois personnes divines. Mais il en souligne aussi les exigences.

De ses seize petits traités, le plus célèbre est celui sur la vie commune.

Ogier de Locédio

Ogier naît en Italie, à Trino, près de Verceil en 1140. Entre à l'abbaye voisine de Locedio, fille de La Ferté, dont il devient abbé en 1205. Il meurt en 1214.

Les ouvrages qu'il nous a laissés ne sont pas du genre des sermons liturgiques. Ce sont plutôt des méditations pieuses, affectives, sur les différentes vérités de la foi, à la lumière du mystère du Christ et de la Vierge Marie.

Jean de Ford

Né en Angleterre en 1140, Jean entre à l'abbaye de Ford, Il est le secrétaire et le prieur de Baudouin qu'il accompagne plusieurs fois au Chapitre général de Cîteaux. Il devient ensuite abbé de Bindon, fondation de Ford, puis abbé de Ford même.

On a gardé de lui des sermons, surtout les 120 sermons sur le Cantique des Cantiques, qui sont un traité de vie spirituelle. Il y achève le commentaire commencé par Bernard de Clairvaux et poursuivi par Gilbert de Hoyland.

Jean est humble, proche de ses frères, mais ferme. Il parle très simplement de sa vie spirituelle et ses réflexions sont souvent jalonnées de prière. Il nous dit que l'Eglise poursuit l'œuvre de salut commencée par le Christ. C'est ainsi que le rôle de Marie dans l'Incarnation se prolonge dans l'Église.

Adam de Perseigne

Impétueux et raisonnable

Adam est né la même année qui vit la fondation de Perseigne. De condition servile, il passe comme clerc plusieurs années à la cour du comte de Champagne. Chanoine régulier, il devient ensuite bénédictin à Marmoutiers, puis cistercien, sans doute à Pontigny, puis il est élu abbé de Perseigne, près d'Alençon, de 1188 à 1221, année de sa mort.

Adam possède une bonne culture littéraire et théologique et sera souvent appelé à quitter le monastère pour répondre aux appels extérieurs. A la fois impétueux et raisonnable, exigeant et dévoué, il fait preuve d'un bon équilibre. On garde de lui des sermons et une trentaine de lettres dont le but est toujours spirituel.

Hélinand de Froidmont

Rejeton tardif de la lignée de Bernard, Hélinand est un trouvère du pays flamand. Il entre à 35 ans au monastère de Froidmont, au diocèse de Beauvais, et en devient prieur.

C'est un poète qui lit Bernard avec admiration, en prolonge les enseignements. On retrouve aussi chez lui des thèmes développés par Guerric d'Igny, surtout celui de la maternité de l'âme.

Béatrice de Nazareth

Béatrice entra très jeune chez les cisterciennes de Bloemendael en Belgique. Puis elle passa avec ses deux soeurs à Maagdendael, près d'Oplinter, avant d'arriver à Nazareth, près de Lierre, où elle devint prieure. Elle y mourut en 1268.

Très tôt, elle mit par écrit ses expériences spirituelles, et rédigea de petits traités sur des sujets d'ascétique et de mystique. Ils formeront son "Autobiographie". On a retrouvé l'un de ses traités sur les "Sept degrés de l'amour".

1. Premier degré : L'âme se purifie et retrouve sa liberté et noblesse spirituelle, à l'image de Dieu, telle qu'elle fut créée.
2. Deuxième degré : L'âme veut servir l’amour sans désir de récompense, dans la seule joie de servir Dieu.
3. Troisième degré : Ce désir de faire toujours plus devient une torture. L'âme cherche à agir dans la mesure de l'amour infini, ce qui est impossible, d'où cette « torture » spirituelle.
4. Quatrième degré : Dieu délivre de cette torture, dans la joie de l'amour mystique infus. L'âme vaincue par l'amour fait une première expérience passive de Dieu.
5. Cinquième degré : Cette première joie est interrompue de par la faiblesse du corps et d'autres éléments extrinsèques à la vie intérieure.
6. Sixième degré : L'amour divin triomphant se rend maître de l'âme. Travail et repos dans la paix. L'amour est en elle : l'âme ne craint plus rien ni personne.
7. Septième degré : Passage de l'âme dans l'amour éternel. Désir d'être délivré du corps de chair et d'être toujours avec l'amour, car l'âme ne peut plus aimer que Dieu.
Cet hymne à l'amour se termine sur les resplendissantes perspectives de l’éternelle béatitude.

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Gertrude d'Helfta

Confiée à l'âge de cinq ans au monastère d'Helfta, près d'Eisleben, en Saxe, Gertrude y reçut une formation très soignée. D'une intelligence très vive, aimée de toutes ses sœurs, elle fît la découverte de la vie mystique dans une vision initiatrice, le 27 janvier 1281, après complies. Les seuls événements notables de sa vie seront ceux de sa vie intérieure, qui sera nourrie, structurée par les célébrations liturgiques. Le mystère du Christ tient chez elle une place centrale, en particulier dans le mystère eucharistique.

Parmi ses œuvres, écrites en latin, on compte principalement "Les exercices" et "Le Héraut de l'Amour divin", proclamation de l'Amour du Christ envers les hommes. Notre désir de nous unir à lui nous fait atteindre en son Cœur toute la personne du Christ : le coup de lance a ouvert notre amour jusqu'à Lui.

Ecrits du Bx Guillaume de Saint Thierry

La lettre d'or

Ecrits du Bx Guerric d'Igny

pour la nativité du seigneur
pour l'avent
pour les rameaux
pour la résurrection
pour la résurrection du seigneur
sur l'annonciation
pour l'assomption
sur la psalmodie

Ecrits de Gilbert de Hoyland

<>à venir...

Ecrits d'Hélinand de Froidmont

Ecrits du Bx eugène III

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